mercredi 16 mai 2007

Cultivateur d'indépendance

Travail, indépendance et famille. Cela pourrait être le slogan de campagne de Jean-Claude Abanadès mais également la colonne vertébrale de sa vie.

Petit-fils d'un Espagnol qui a traversé les Pyrénées au début du siècle, il ne supporte pas qu'on assimile le travail au capitalisme. "Mon père m'a toujours appris que pour s'en sortir, il fallait travailler", martèle-t-il. Il ajoute fermement "Et ensuite être poli. Il faut toujours dire bonjour le premier".

Jean-Claude Abanadès a grandi entre Sablons et Fronsac où ses parents étaient à la fois agriculteurs, épiciers et même garde-champêtre. A 21 ans, il choisit d'entrer à la SNCF. "Je voulais juste être indépendant, explique-t-il. J'aurais pu tout aussi bien devenir épicier ou éleveur".

Ce désir d'indépendance va très vite l'amener à varier ses activités "J'avais ma place à la SNCF, mais quel que soit l'endroit où j'étais, j'avais toujours des comptes à rendre". Pour échapper à ces concessions, il suit donc les traces de son père, parallèlement à son "vrai métier". Il s'occupe, après la mort de ce dernier, de 45 bovins et de 4 hectares de vignes. Une partie de son héritage.

"Mais bon, un éleveur sait bien que ça ne rapporte pas grand-chose. C'est un moyen de me rapprocher de la nature".

Humanitaire. Proche de la nature et de Sablons. Une terre que Jean-Claude Abanadès n'a jamais quittée, par choix. "Ma femme a un commerce, j'ai mes vignes, mon élevage...".
Deux enfants, un fils de 28 ans et une fille d e14 ans complètent la famille. Pudiquement, Jean-Claude Abanadès précise: "S'il y a tant d'écart entre mes deux enfants, c'est que j'ai perdu une petite fille alors qu'elle n'avait que quelques mois." Cette histoire douloureuse explique son investissement auprès des personnes en souffrance. Nancy Pons, sa directrice de campagne, présidente d'une association à Sablons, souligne "Il est touché par les difficultés des autres. Même si ça ne se sait pas, il répond toujours aux gens qui viennent vers lui. Cela résonne en lui".

Pour ce qui est de son engagement politique, qui commence dans les années 90, Jean-Claude Abanadès a là aussi suivi les pas de son père, ancien adjoint au maire à Fronsac. Encarté à droite "évidemment".

Mais Jean-Claude Abanadès a cette fois dépassé son père en s'installant dans le fauteuil de maire, en 1995, à Sablons. "A chaque fois, la liste complète est sortie", dit-il fièrement pour prouver que son ouverture d'esprit est une réalité.

"Dans mon conseil, j'ai des gens de toutes tendances. Je les choisis pour leurs compétences et non pour leur parti. Je suis dans le même état d'esprit pour les législatives".

"Être le leader". Ancien RPR et UMP, le maire de Sablons concourt désormais sous la bannière du CNI. "J'ai fini par trouver que l'appareil politique UMP était trop lourd. C'est difficile de se faire entendre. Les décisions ne viennent plus de la base mais des dirigeants". Même s'il a soutenu Nicolas Sarkozy pour les présidentielles, sa rupture avec l'UMP remonte à 2003. "En 2002, j'étais dans la même position que Jean-Jacques Edart (1) aujourd'hui. L'UMP et l'UDF avaient alors choisi une seule candidature, celle de Picotin. Je me suis retiré car j'ai pensé à l'intérêt général. Mais je comprends la position d'Edard de se maintenir comme celle du parti politique". "Une droite si divisée, c'est catastrophique", lâche-t-il néanmoins.

Alors pourquoi ajouter à la division? Jean-Claude Abanadès répond en affichant son ambition: "Je veux être le nouveau Picotin et devenir le leader de l'opposition sur cette circonscription ou, d'ailleurs, de sa majorité!".

Aucun commentaire: